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Galleria d'Arte Il Salotto via Carloni 5/c - Como - archivio storico documentativo

CHIACCHIERE LUNATICHE
RICORDI - RIFLESSIONI - PROGETTI - RACCONTI - DOCUMENTI

 

"L'AUTRE MONDE OU LES  ESTATS ET EMPIRES DE LA LVNE"

1657

di

SAVINIEN CYRANO DE BERGERAC (1619 - 1655)

(pagina a cura di Michele Caldarelli)





Hercule Savinien de Cyrano de Bergerac (alias: Cyrano de Bergerac o, italianizzato, Ercole Savignano) ha ispirato l'omonima opera teatrale di Edmond Rostand del 1897 ed è considerato uno dei precursori della letteratura fantascientifica.
Fu uno dei più estrosi scrittori del Seicento francese: romanziere, drammaturgo, autore satirico, epistolografo, alchimista e scienziato incompreso. Fu “libertino” quando il termine, non ancora moralizzante, individuava un'avanguardia culturale e una nuova filosofia di vita.
Molto conosciuti, sono considerati i suoi romanzi fantastici, veri precursori dell'attuale fantascienza: L'altro mondo o Gli stati e gli imperi della luna (L'autre monde ou Les ètats et empires de la lune, pubblicato postumo nel 1657), e Gli stati e imperi del sole (Les ètats et empires du soleil, pubblicato postumo nel 1662). sono due racconti fantastici, dalla trama coinvolgente quanto divertente. Due viaggi “meravigliosi”, ma puntualmente descrittivi e di buona vena poetica, nei paesi della Luna e del Sole. Il racconto fa da pretesto per contrabbandare in letteratura, per singolari teorie filosofiche e scientifiche a proposito del movimento della terra, l'eternità e l'infinità dei mondi, la natura atomica dei corpi e altro...


DAL PRIMO CAPITOLO DEL RACCONTO DI CYRANO

(...) LA LETTURA DI UN LIBRO DI CARDANO
MAGICAMENTE TRASPORTATO SUL TAVOLO DI LETTURA
DELLO STUDIOLO DI CYRANO
E APERTOSI SULLA PAGINA
IN CUI  QUESTI RACCONTA
DELL'INCONTRO CON DUE LUNATICI


LA PARTENZA DI CYRANO
SOLLEVATO DA AMPOLLE PIENE DI RUGIADA
   E CONCLUSIONE DI QUESTA PRIMA TAPPA
DEL VIAGGIO SULLA LUNA
CON ARRIVO INCIDENTALE IN CANADA (...)

(...)
Estant arrivé chez-moy, je montay
dans mon Cabinet, où je trouvay Sur la
table un Livre ouvert que je n'y avois
point mis. C'estoit celuy de Cardan ; &
quoy que je n'eusse pas dessein d'y lire,
je tombay de la veue, comme par force,
justement fur une Histoire de ce Philosophe,
 qui dit, qu'étudiant un soir à la chandelle,
 il apperceut entrer au travers des
portes fermées , deux grands Vieillards,
lesqucls après beaucoup d'interrogations
qu'il leur fit , répondirent qu'ils estoient
habitans de la Lune , & en mesme temps
disparurent. Je demeuray si surpris , tant
de voir un Livre qui s'estoit apporté là
tout seul , que du temps & de la feuille où
il s'estoit rencontré ouvert , que je pris
toute cette enchainure d'incidcns pour une
infpiration de faire connoisstre aux hommes
que la Lune est un Monde. Quoy , disoisje
en moy-mesmc , après avoir tout aujourd'huy
parlé d'une chose, un Livre qui
peut estre le scul au monde où cette matiere
se traître si particulierement, voler de
ma Bibliothèque sur ma table , devenir capable
de raison, pour s'ouvrir justement à
î'endroit d'une avanture si mervcilleuse;
entraîner mes yeux dessus , comme par
force, & fournir en suite à ma fantaisîe
les reflexions , & à ma volonté les dessèins
que je fais? Sans doute, continuois-je, les
deux Vieillards qui apparurent à ce grand
Homme, iont ceux-là mesmies qui ont dérangé
mon Livre, & qui l'ont ouvert sur
cette page , pour s'épargner la peine de me
faire la harangue qu'ils ont fait a Cardan.
Mais, ajoûtois-je, je ne sçaurois m'éclaircir
de ce doute, sî je ne monte jusques-là?
Et pourquoy-non? me répondois-je aussitost,
Prometée fut bien autrefois au Ciel
y dérober du feu. Suis-je moins hardy que
luy? & ay-je lieu de n'en pas esperer un
succés aussi favorable?
A ces boutades , qu'on nommera peut-estre
des accès de fièvre chaude , succeda
l'espcrance de faire reussir un si beau voyage:
 de sorte que je m'enfermay, pour en
venir à bout dans une maison de campagne
assez écartée , où après avoir flatté mes
rêveries de quelques moyens proportionnez à
mon sujet, voicy comme je donnay
au Ciel.
J'avois attaché tout autour de moy quantité
de fioles pleines de rofée , fur lesquelles
le Soleil dardoit ses rayons sî violemment,
que la chaleur qui les attiroit, comme
elle fait les plus grollcs nuées,
m'éleva si haut, qu'enfin je me trouvay au
dessus de la moyenne region. Mais comme
cette attraction me faisoit monter
avec trop de rapidité, qu'au lieu de m'approcher
 de la Lune comme je pretendois,
elle me paroissoit plus éloignée qu'a mon
partement, je cassay plusieurs de mes fioles,
 jusques a ce que je sentis que ma pasanteur
surmontoit l'attraction, & que je
redescendois vers la terre. Mon opinion
ne fut point fausse: car j'y retombay quelque
temps après; & à compter de l'heure
que j'en estois party , il devoit eftre minuit.
Cependant je reconnus que le Soleil
estoit alors au plus haut de l'horison &
qu'il estoit là midy. Je vous laisse à pénser
combien je fus estonné: certes je le
fus de fi bonne forte, que ne sçachant à
quoy attribuer ce miracle, j'eus l'insolence
de m'imaginer qu'en faveur de ma hardiesse,
Dieu avoit encore une fois recloiié
le Soleil aux Cieux, afin d'éclairer une
fi gcnereuse entreprise. Ce qui accrût mon
étonnement, ce fut de ne point connoître
le païs où j'estois, veu qu'il me sembloit
qu'estant monté droit, je devois eftre defcendu
au mesme lieu d'où j'etois party.
Equipé pourtant comme j'estiois, je m'acheminay
vers une espcce de chaumière,
où j'apperceus de la fumée; & j'en étois
à. peine à une portée de pistolet , que je
me vis entouré d'un grand nombre d'hommes
tous nuds. Ils parurent fort surpris de
ma rencontre; car j'estois le premier,
à ce que je penfe , qu'ils eussent jamais
veu habillé de bouteilles.
(...)
j'estois tombé par une ligne
quasi perpendiculaire en Canada.



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